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Accueillir les oiseaux au jardin: le Rougequeue noir, constructeur de l’extrême

Accueillir les oiseaux au jardin: le Rougequeue noir, constructeur de l’extrême

Par Rozenn Letouze, le 15/11/2023
Petit passereau vif et nerveux, le Rougequeue noir est un oiseau facile à observer au printemps. Souvent posté en hauteur, bien en évidence, il est aisément reconnaissable à son plumage gris sombre qui contraste avec sa queue rougeâtre, toujours en mouvement.
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Cette dernière est la caractéristique principale qui permet de le reconnaître : elle bat sans cesse la mesure de haut en bas. Si vous avez toujours un doute, son chant est également très distinctif : un « tu tu tu tu tu » rapide suivi d’un grésillement. Le mâle est l’un des premiers oiseaux à chanter, en période de reproduction, dès 4h du matin, vous aurez donc de nombreuses occasions de vous entraîner à le reconnaître.

On peut parfois le confondre avec son cousin, le Rougequeue à front blanc, qui se distingue par son ventre clair et son fameux front blanc. Mais ce dernier, habitué des milieux forestiers, est plus farouche et passe facilement inaperçu.

Plus discret à partir des mois d’automne, le rougequeue noir passe généralement l’hiver dans le sud de la France ou en Espagne. Peu amateur de graines, vous aurez peu d’occasions de l’observer sur les mangeoires.

Où l’observer en France ?

Espèce montagnarde à l’origine, le rougequeue noir a colonisé l’ensemble des régions à partir du 19e siècle : si vous êtes attentif, vous pouvez donc avoir la chance de l’apercevoir ou de l’entendre partout en France, y compris en ville, dans les parcs et jardins.

Un bon « auxiliaire des cultures »

Son régime alimentaire est principalement constitué d’insectes, d’araignées et de petits mollusques. Pour chasser, il apprécie les perchoirs dégagés (poteau, antenne, toit ou rebord de fenêtre) d’où il peut guetter ses proies, qu’il attrape d’un vol rapide.

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Pour lui garantir le couvert, à lui ainsi qu’à de nombreux autres oiseaux, il est donc recommandé de ne pas utiliser de produits phytosanitaires et de favoriser au maximum la présence des insectes dans votre jardin, en variant les plus possible les micro habitats : prairies fleuries, hautes herbes non tondues, haies, tas de bois, potager serviront de nurserie et de restaurant aux insectes.

Mais l’élément déterminant pour accueillir le rougequeue noir est la présence de larges surfaces dégagées (pelouse tondue régulièrement par exemple) sur lesquelles il pourra repérer et capturer ses proies.

Mangeur vorace, il vous le rendra en éliminant un grand nombre de ravageurs de votre jardin.

Comment favoriser sa nidification ?

De ses origines montagnardes, le rouge queue a gardé certaines habitudes : il aime nicher en hauteur, dans les anfractuosités des murs, dans lesquelles il construit un gros nid lâche à base de mousses et de feuilles.

Solitaire et territorial, il niche souvent au même endroit d’une année sur l’autre. Vous pourrez le voir dès le mois de mars explorer toiture et balcon à la recherche du lieu idéal.

Les murs lisses de nos habitations modernes ne facilitant pas sa quête, le rougequeue noir peut nidifier dans les lieux les plus insolites : sur une planche à l’abri d’un surplomb, dans le coffre d’un volet roulant ou même un vieux tracteur !

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Il est possible d’installer des nichoirs pour rougequeue noir dans votre jardin mais compte tenu de ses goûts hasardeux, il n’est pas dit qu’il sera occupé.

Pour maximiser vos chances, il est recommandé de choisir un nichoir semi-ouvert, qu’il faudra installer bien à l’abri, sous le rebord d’un toit par exemple.

Si le nichoir est exposé, il est préférable qu’il soit suffisamment profond pour éviter la prédation des pies, des pics épeiches ou même des écureuils.

Bibliographie :

Gariboldi, A. Ambrogio (2018). Le comportement des oiseaux d’Europe. Salamandre. 575 pages

  1. Svensson, K. Mullarney, D. Zetterström (2015). Le guide ornitho. Delachault et Niestlé. 446 pages.

Sites internet :

Muséum national d’Histoire naturelle – sonothèque

INPN : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/4035

Rozenn Letouze
Rédactrice spécialisée dans le droit de l'environnement et la biodiversité, naturaliste sur son temps libre